Claude Vilars : Conférencier et Expert en Antiquités et Arts
LES ARTS SOUS LOUIS XIV
L’ âge d’or de la faïence
L’âge d’or de la faïence en France fut indirectement lié à la politique de Louis XIV. Pour financer ses ruineuses guerres, le souverain demanda que soient fondus tous les objets en or du royaume. Les services de table de l’aristocratie se tournèrent alors vers la faïence, une céramique à base d’argile recouverte d’un émail opaque et décorée de motifs colorés. La faïence connut un essor remarquable au XVIIe et au XVIIIe siècle, grâce au talent des artisans qui s’inspirèrent des styles et des techniques venus d’Italie, des Pays-Bas, de Chine ou de Perse. Les principaux centres de production de faïence en France furent Rouen, Nevers, Moustiers, Strasbourg ou encore Marseille. Chacun se distingua par son originalité et sa créativité, offrant aux amateurs d’art et aux collectionneurs des pièces d’une grande beauté et d’une grande diversité.
Les diamants de Louis XIV (louis14)
Louis XIV était passionné de diamants et a donné une place prééminente à cette pierre précieuse dans sa collection de bijoux. Cette passion a été attisée par le legs du cardinal Mazarin, son parrain et premier ministre, qui lui avait légué 18 diamants exceptionnels à sa mort en 1661. Parmi eux se trouvaient le Régent, le plus gros et le plus beau diamant du monde à l'époque, et le Miroir de Portugal, un diamant ovale d'une grande pureté. Louis XIV fit sertir ces diamants sur des bijoux qu'il offrit à ses favorites ou à ses proches.Le roi a intégré les diamants à son costume en les portant en boutons, sur son chapeau, sur son épée, en boucles de souliers ou en boutonnières.
Louis XIV aimait les diamants plus que tout autre joyau. Il les considérait comme le symbole de sa puissance et de sa magnificence. Il les collectionnait avec avidité et les faisait monter sur des bijoux somptueux qu'il portait lors des grandes occasions. Il possédait notamment le fameux diamant bleu, qui deviendra plus tard le Hope, et le Sancy, un diamant en forme de poire qui ornait son chapeau.
La sculpture en bronze à Versailles
Sous le règne de Louis XIV, la sculpture en bronze à Versailles a connu un essor particulier en 1683 lorsque François Michel Le Tellier, marquis de Louvois, est devenu surintendant des Bâtiments, Arts et Manufactures de France. Dans cette position lui donnant désormais la haute main sur la construction de Versailles, il a encouragé l’utilisation d’un matériau employé par les sculpteurs de la Grèce antique et propre à servir le prestige du roi.
Le bronze, alliage de cuivre et d’étain, était apprécié pour sa résistance, sa durabilité et sa brillance. Il permettait de réaliser des œuvres d’une grande finesse et d’une richesse ornementale. Les sculpteurs français ont su tirer parti de ces qualités pour créer des statues, des bustes, des vases et des fontaines qui illustraient la gloire et la magnificence du monarque absolu. Ils ont également su adapter les modèles antiques à l’esthétique classique et baroque du Grand Siècle.
Parmi les sculpteurs qui ont travaillé pour Versailles, on peut citer Antoine Coysevox, Pierre Puget, François Girardon, Martin Desjardins ou encore Jean-Baptiste Tuby. Ces artistes ont réalisé des œuvres monumentales qui ornaient les jardins, les cours et les appartements du château. Ils ont également produit des bronzes plus petits destinés à la décoration intérieure ou au cadeau diplomatique. Leur production a contribué à faire de Versailles un chef-d’œuvre de l’art français et un symbole du rayonnement culturel de Louis XIV.
Tapisserie de la Manufacture des Gobelins
Sous Louis XIV, a réalisé une suite de quatorze tapisseries appelée la Tenture de l’Histoire du Roy. Cette suite a été réalisée à l’initiative de Charles Le Brun et de Jean-Baptiste Colbert pour montrer les premières années du roi Louis XIV, entre 1654 et 1668. Ces tapisseries illustrent les événements marquants du règne personnel du roi, comme son sacre, son mariage, ses victoires militaires ou ses audiences diplomatiques. Elles témoignent de la volonté de Louis XIV et de Colbert de valoriser l’artisanat somptuaire français et de diffuser une image glorieuse du monarque absolu.
La Tenture de l’Histoire du Roy est une œuvre d’art exceptionnelle par sa qualité, sa richesse et sa dimension historique. Elle a été tissée en haute-lisse avec des fils d’or et de soie, selon les cartons préparés par Charles Le Brun et d’autres peintres renommés. Elle a nécessité plusieurs années de travail et a mobilisé les meilleurs ouvriers de la Manufacture des Gobelins. Elle est aujourd’hui conservée au château de Versailles, où elle peut être admirée par les visiteurs.
La monnaie d'or LOUIS XIV
Sous le règne de Louis XIV, le louis d'or était une monnaie d'or frappée à partir de 1640 et qui valait 24 livres tournois. Le louis d'or était une monnaie de prestige et de placement, qui n'était pas affectée par les réformations monétaires successives qui dépréciaient la livre tournois. Le louis d'or était fabriqué avec une grande précision grâce à la technique de la frappe au balancier, et il existait plusieurs modules de cette monnaie, allant du demi-louis au vingt louis.
Pour obtenir l'équivalence en euros du louis d'or, il faut d'abord convertir les sommes en livres tournois, puis évaluer la somme en euros sur la base du cours de l'or.
Un louis d'or de 24 livres pesait 8,15 g d'or à 0,91 de titre, ce qui correspond à 7,42 g d'or pur. En prenant la valeur de 57 euros le gramme comme base du cours de l'or (25 avril 2023), on obtient que le louis d'or valait environ 408 euros à cette date.
Manufacture royale de glaces de miroirs, vous pouvez retrouver ce thème dans les vidéos YOUTUBE de l'expert C. VILARS
Sous Louis XIV, la Manufacture royale de glaces de miroirs a été créée en 1665 pour produire des miroirs pour la galerie des Glaces de Louis XIV. À la fin du règne de Louis XIV, l’industrie miroitière avec à sa tête, la Manufacture royale de glaces de miroirs, exportait des glaces dans toute l’Europe pour un équivalent de 300 000 à 400 000 livres or par an. Le monopole vénitien a été remplacé par le monopole français.
La Manufacture royale de glaces de miroirs était une entreprise innovante et prestigieuse, qui bénéficiait du soutien financier et politique du roi. Elle employait des ouvriers qualifiés et des ingénieurs capables de mettre au point des techniques de fabrication et de polissage des glaces. Elle disposait également d'un réseau commercial efficace, qui lui permettait de diffuser ses produits dans les cours européennes et les demeures aristocratiques.
Les glaces de la Manufacture royale de glaces de miroirs étaient réputées pour leur qualité et leur beauté. Elles étaient utilisées pour décorer les intérieurs, mais aussi pour refléter la lumière et agrandir les espaces. Elles symbolisaient le luxe et le pouvoir du roi, qui se faisait représenter par ses portraits peints sur les glaces ou par ses armoiries gravées sur les cadres. Elles témoignaient également du rayonnement culturel et artistique de la France au XVIIe siècle.