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Claude Vilars

Les armoires normandes (2)

Dernière mise à jour : 26 juin

LA VIROISE

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Armoire viroise du XIXe siècle © Claude Vilars

Si Vire peut s’enorgueillir d’un passé historique glorieux, il faut attendre le XIXe siècle pour qu’une production mobilière très typée vienne parfaire, dans les maisons de granit bleu, nichées dans l’écrin de verdure du Bocage, les décors des Virois et de la région environnante.


Il est reconnu, je crois sans conteste, que le travail réalisé dans le Bocage virois (Vire et une périphérie d’environ 20 km) possède un plus qui se caractérise par une finesse de sculpture, une puissance et une nervosité qui font vivre les détails, une harmonie générale qui fait penser à une musique bien composée. Ces armoires « en robes de mariées » sont là pour ravir l’œil et en même temps l’apaiser ; poèmes achevés, elles sont le témoignage constant de nos traditions.


Le Bocage virois a toujours été un pôle actif pour les menuisiers sculpteurs. À notre connaissance, un des premiers laissant trace est Thomas Blanvillan qui fit en 1535 des bancs pour l’église de Mesnil-Clinchamps. Puis « l’an 1609 le samedi 9 May », François Gaucher et Colas son Fils livrèrent, également à Mesnil-Clinchamps, « le grand banc à dossier et quatre chaises qui se haussent et s’abaissent » le tout pour Quatre livres’’.

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Médaillon aux instruments aratoires © Claude Vilars

Au XVIIe et au XVIIIe siècles, quelques ateliers travaillent pour la région. Il nous faut, cependant, attendre le XIXe siècle pour voir littéralement éclater la production de cette région. Pourquoi ? Plusieurs réponses qui toutefois se regroupent :


1) le développement de l'industrie

L’armée napoléonienne fit grande consommation de drap pour habiller ses soldats. Les « foulons » virois surent profiter de cette demande et en retirer tous les bénéfices possibles. Cette aisance, vite connue, favorise l’installation d’artisans. L’éternel effet « boule de neige » d’une région qui réussit.


2) la sédentarisation des ouvriers

Notamment entre 1811 et 1814 – période pendant laquelle l’Empire autorise les hommes contractant mariage à rentrer chez eux, après de trop longues guerres. Si la plupart retournent à l’agriculture, les plus qualifiés retrouvent, avec bonheur, ciseaux et gouges.


3) réaction au style officiel

Les meilleurs sculpteurs voient, à la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècles, s’épurer les lignes du mobilier (notamment dans l’esprit de G. Jacob), triompher le placage, réservé aux ébénistes. Ces traits simplifiés vont, du reste, favoriser l’épanouissement des premières fabrications de meubles en série ! Oui – déjà Ils doivent alors porter ailleurs leur talent.


Nous réunissons là trois conditions essentielles : le financement, la main d'œuvre, le savoir-faire ou la connaissance. L’ensemble de ces critères interviennent dans le prix d’une armoire normande.


Une visite est conseillée au musée de VIRE-NORMANDIE pour de belle découvertes.



Les armoires normandes sont indissociables des ébénistes et sculpteurs sur bois de Vire qui les fabriquent depuis le 17ème siècle. Réalisées en chêne massif, ces armoires sont ornées de motifs sculptés épurés évoquant la flore locale. Ce savoir-faire traditionnel est toujours bien vivant comme en témoignent les nombreux artisans d'art et ateliers de menuisiers d'ébénisterie installés à Vire et dans le Bocage normand.


Une suite est donnée à cet article.


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Programme sur demande : vilarsclaude@gmail.com

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Traverse : motif de draperies de fleurs et passementeries © Claude Vilars


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